Même si je me cachais;
Peu importe où je serais;
Mon passé me suivrait;
Dans mon présent, il est.
Toutes mes épreuves, mes tourments;
Tous mes manques, ce qui m’est souffrant;
Des pistes à embrasser, à transcender;
Ainsi gagner, ma véritable liberté.
De combien de mémoires et de perceptions;
Combien de croyances et d’interprétations;
Par mes cinq sens, que d’émotions;
Ont colorés ma vie de pures illusions.
Dans le regard de mon père, ma place n’ai pas trouvé;
Malgré mes courbettes, il ne savait pas m’écouter;
Ce grand besoin d’amour que je désirais bénéficier;
Jamais ne l’ai trouvé, celui qui a pu et su le combler.
Du lever au coucher, je suis subjugué;
De tant d’emprises, de vulnérabilité;
Quand inconsciemment mes pensées,
Me ramènent dans mon passé.
Face à l’anorexie affective, ce vide à combler;
Si la reconnaissance par d’autres, m’est donnée;
De toute celle-là, je ne la prends pas;
En fait, moi-même ne me reconnait pas.
Pour montrer mon panache, j’ai pris tant de cours;
Pour prouver ma valeur et cela sans détour;
Acquérir encore plus de connaissances;
Faire avec, les vivre avec conscience.
Toujours en quête de reconnaissance;
Je vise haut, je fais preuve d’impatience;
Malgré les réalisations, c’est le vide;
Ces mots souhaités, mon père en est avide.
Je me cambre, me révolte, lui tourne le dos;
De ces mots non-dits, ces maudits mots;
Le temps passe, trop forts sont les égos;
Le silence s’installe, je reste sans mot.
Meurtri, frustré, en mal d’être aimé;
Prendre ma place, j’ai tout essayé;
Maladroit, malhabile, j’ai échoué;
L’huile sur le feu, j’ai même rajouté.
Quand on me contrarie, qu’on me met en doute;
Sauver la face, mon égo, coûte que coûte;
Vouloir montrer que j’existe, que j’y ai ma place;
L’héréditaire prédomine, encore je suis ces traces.
Ce vide trop plein de déficiences de caractère;
Celui que j’ai toujours reproché à mon père;
Celui avec lequel je me suis modelé;
Par lequel mes enfants ont dû endurés.
Pathétique constat d’être devenu miroir;
Aussi exigeant et impatient terroir;
Peur qu’il me submerge, que je m’y noie;
Sans cesse mes sens sont aux abois.
Je me spécialise dans le hors de l’ordinaire;
Saura-t-il reconnaître l’extraordinaire;
Mon père décédé, je perds mes repères;
Être reconnu en vain, plus rien ne me sert.
Même si je me cache et peu importe où je vais;
Mon passé me suit, peu importe ce que je fais;
De tout ce passé à harmoniser;
Des pistes à embrasser, à transcender.
La liberté de choix en tout point fait son œuvre;
Le temps passe, je fais tout pour faire preuves;
Dans une prison de verre, je fais du temps;
Quand l’espace n’est pas du contentement.
À chacun nos épreuves, nos faiblesses et nos peurs;
Assumer et rebondir pour connaître ma grandeur;
Jouir de chaque effort, une grande satisfaction;
Recevoir le fruit de chacune de mes actions.
Accueillir, accepter mon héréditaire;
En cela, faire honneur à père et à mère;
M’accueillir comme je suis, déballer mon présent;
Aujourd’hui, agir, le faire, ici et maintenant.
Pour chacun, des mémoires erronées;
À nettoyer, à réparer et à corriger;
Pour gagner une victoire sur son passé;
Du négatif au positif, en triompher.
De tout mon vécu et mon expérience;
Faire prévaloir mes connaissances;
Dans un esprit de pleine conscience;
Faire avec et enfin rompre avec l’errance.